Covid FCPE

« Les 17 et 18 décembre à la maison, une fausse bonne idée »

La FCPE 31 n’explique pas la mesure gouvernementale de l’auto-confinement préventif, ciblé et sur la base du volontariat, des deux derniers jours avant les vacances de fin d’année, mesure proposée par le Conseil scientifique.

Comment les familles doivent se saisir de cette mesure ?

Est-ce que les familles qui ne pourront pas garder matériellement leurs enfants à la maison ne doivent pas rendre visite aux personnes vulnérables qu’elles se faisaient un plaisir de revoir après plusieurs mois de confinement ? Est-ce que ces mêmes familles, responsables désignées, devront porter le fardeau moral d’un éventuel rebond épidémique ? Cette mesure n’est pas une véritable mesure préventive car cela reposera sur les facilités professionnelles des familles.

L’école serait-elle devenue à la carte ?

Le ministre de l’Éducation nationale a souhaité, avec raison, que les élèves devaient retourner à l’école à la suite du confinement de la fin d’année scolaire dernière ? Cette mesure d’auto-confinement va dans le sens contraire. De plus, le ministre de l’Éducation nationale parle d’absence tolérée mais n’évoque pas la problématique de la continuité pédagogique pour ces deux jours. Cette mesure va à l’encontre du principe de l’école pour tous de la FCPE.

Est-ce que ces deux derniers jours d’école sont utiles ?

Il paraîtrait que les deux derniers jours ne serviraient qu’à « jouer ». C’est non seulement faire une généralité de situations particulières mais cela dénote la méconnaissance de la socialisation qu’apporte l’École, au même titre que les connaissances et les savoirs. De plus, la pédagogie peut utiliser le jeu, celui-ci permettant la socialisation qui a son tour donne l’occasion au groupe classe d’étudier dans une ambiance sereine. En effet, les témoignages démontrent que le vivre ensemble et le travail de groupe ont souffert de ces mois de confinement. Les relations entre les élèves se sont dégradées et l’École y pallie avec des moyens déjà limités et qui n’ont pas été alloués à la hauteur de la situation sanitaire. Cette mesure est pédagogiquement pénalisante.

Est-ce que cette mesure rassurera les élèves scolairement ?

Les études ont montré que le confinement a eu un impact sur le niveau scolaire, surtout pour les élèves les plus en difficultés. Les élèves engagés dans les cycles scolaires de maternelle, d’élémentaire ou de collège auront peut-être l’occasion de l’atténuer mais les conseils de classe des niveaux charnières dans l’orientation, comme la 2nde ou la 1ière, remontent des situations alarmantes. À la suite du confinement de l’année scolaire dernière, et de la difficulté d’avoir pu travailler correctement l’orientation, les classes de 2nde générale et technologique voient des élèves au niveau hétérogène, à l’image des classes de 3e dont ils proviennent. Cela pourrait être une opportunité si la puissance publique en avait pris la mesure mais, dans la réalité, des élèves souffrent, et certains demandent une réorientation après ce premier trimestre. Les lycéens se questionnent également sur le programme et sur le calendrier des examens mais deux jours leur sont amputés, soit la moitié des cours d’une semaine. Cette mesure est scolairement anxiogène.

Est-ce que l’École est un lieu de contamination ?

L’École ne serait pas un lieu de contamination mais les écoliers, du primaire au lycée, portent des masques afin d’éviter les contaminations secondaires dans les cellules familiales, et leur absence de l’École les 17 et 18 décembre leur permettrait de s’assurer de leur non-infection au moment des retrouvailles familiales. Cette mesure n’est pas rassurante.

La FCPE persiste, depuis le premier confinement, dans sa proposition d’utiliser des tiers lieux d’enseignement permettant la limitation du brassage, la mise en place d’une véritable distanciation physique et des effectifs réduits plus efficients pédagogiquement, en mettant face aux élèves du personnel avec des compétences pédagogiques nécessitant le recrutement d’enseignants, d’AED, de personnel de vie scolaire, de personnel médico-social, et d’agents territoriaux, tout autant que de besoin.

Le gouvernement voudrait faire de la génération Covid une génération sacrifiée qu’il ne s’y prendrait pas autrement.

Suite aux annonces du Premier ministre le 15 décembre, la FCPE lui a par ailleurs adressé un courrier : « Nos enfants sont-ils en danger ? » .

Nous vous invitons également à prendre connaissance de cet article de la FCPE « L’école buissonnière, c’est non ! » : https://www.fcpe.asso.fr/actualite/lecole-buissonniere-cest-non