Dispositif 2S2C (Sport, Santé, Culture, Civisme)

Vigilance pour la rentrée 2020

Le point de vue de la FCPE

2S2C « Sport, santé, culture, civisme »  - Un dispositif temporaire (fin le 4 juillet 2020) conçu pour occuper les enfants  dans le cadre du retour en classe sous protocole sanitaire.

  • Un dispositif qui crée une inégalité territoriale ; en reposant sur les capacités des municipalités, l’offre dépend de la taille des communes et des moyens locaux.
  • Après avoir encouragé les municipalités à passer à 4 jours mettant fin aux PEDT, quel sens donner aux 2S2C ?
  • Quelles qualifications pour les intervenants ? Si le ministère des sports a exigé la détention d’un Brevet d’État, qu’en est-il des autres domaines ?
  • Dans quel cadre s’inscrit le dispositif ? ; lien avec les apprentissages, le projet d’école, les contenus…
  • Quelle offre pour les enfants en situation de handicap ?

Les vacances apprenantes

  • Les colonies de vacances existent déjà.
  • Les associations d’éducation populaire  qui gèrent les colonies  fonctionnent avec un projet éducatif.

Le projet éducatif garantit la valeur éducative des séjours de loisirs : on apprend à travers des activités ludiques

  • Ce dispositif  tend à  mettre en concurrence les acteurs de l’éducation populaire en répondant à une commandedu ministère, mais également à ouvrir un « marché » à des organismes privés

La vigilance est de mise

Face à des dispositifs que le ministre voudrait installer

/ Le projet du ministre /

Une école de services à la carte, à chacun son parcours.

Une école qui sépare savoirs fondamentaux et activités non disciplinaires.

Une école injonctive ; les enseignants sont soumis à des guides pratiques, leur seule compétence serait le lire, écrire et compter.

Une école inégalitaire parce qu’elle est soumise au cadre d’un territoire.

Une école qui délègue les questions de santé et de civisme ; n’est-ce pas la responsabilité de la République ?

Une école qui n’intègrerait plus des activités qui font intégralement partie des missions des personnels enseignants.

Une école qui ne serait plus qu’un service aux usagers, ou une école de l’usage et de l’occupationnel et non plus une école incarnée par une mission d’éducation.

Une école qui contourne la question des moyens ; la santé nécessite plus de personnel dans les établissements, le sport doit rester une discipline scolaire…

/ Le projet de la FCPE /

Pour une école de la solidarité, du projet, du sens

La question qui se pose est l’école pour quoi faire et pour y faire quoi ?

Une école de la République : un cadre national qui définit la mission de chacun.

Les 2S2C posent la question du sens :

  • Activités de fin de journée pour « occuper » l’espace ; premiers pas vers le modèle anglosaxon ?
  • Activités intégrées au projet pédagogique, mais contraintes par l’offre territoriale ?

Culture, sport, santé et civisme font déjà partie des programmes scolaires ; étendons leur pratique par des projets transversaux menés par les enseignants.

L’ouverture de l’école aux associations doit s’inscrire dans un projet d’établissement dès lors que celle-ci se fait sur le temps scolaire.

Le civisme ça se pratique, donnons plus de moyens à l’école ; délégués, conseil de vie collégien, conseil de vie lycéenne, autant d’instances qu’il faut faire vivre au quotidien, cela signifie du temps pour s’y consacrer, du temps et des moyens pour des encadrants (services civiques, CPE, AED…).

Civisme : reversons dans toutes les écoles les fonds dédiés au SNU (Service national universel).

Les 2S2C semblent se résumer au « S » comme sport : Pour Jean-Michel Blanquer et Roxana Maracineanu, « Les après-midis des élèves pourraient être libérés pour la pratique sportive ».

La question du rythme scolaire est posée : après-midis libérés, (donc 4 demi-journées de cours dans le 1er degré) quid des programmes scolaires chargés ?

Plus de sport ou de culture à l’école, la FCPE ne peut que souscrire, mais soyons vigilants sur les cadres et moyens pour y parvenir. Expérimenter, évaluer avant d’étendre au territoire national.

Une refonte de l’école ne peut se faire sans concertation et sans en déterminer un projet.